L'automne

La température a vite chuté, sans même que je ne m'en aperçoive.

Le dieu ciel a gelé le monde si bien que celui-ci est devenu bleu. Bleu glacial. Ma couleur favorite.

Ma peau s'est blanchie, les extrémités de mes doigts se sont teintées de rose.

Mes cicatrices sont violettes. Un beau violet, sombre, profond, parfois virant sur des tons bleutés.

Cette période de l'année que j'aime tant s'est donc enfin réellement installée.

L'automne.

Cette semaine en me promenant dans la cours de l'école j'ai levé les yeux sur les arbres.

Plus personne aujourd'hui ne prend le temps d'écouter le chant des feuilles, n'est-ce pas ?

Plus personne ne prend le temps de l'écouter, et de le comprendre. Cet étrange chant de la nature.

Alors pour vous, j'ai regardé les arbres et tendu une oreille sur ce mélodieux silence.

Les feuilles des arbres en automne parlent de leur fin comme d'un début de vie. Elles envisagent la mort comme la fierté d'appartenir à un nouveau cycle.

Se sont elles qui me l'ont doucement chuchoté à l'oreille.

Vêtues du plus beau manteau que leurs offre l'année, leur dernier manteau d'un orange intense, elles se laissent emporter vers les cieux dans un ultime adieu, cet ode à la vie.

Quand je leurs ai demandé si elles n'étaient pas tristes de mourir, de quitter les leurs, elles m'ont demandée d'un air étonné, quelque peu moqueur 'pourquoi le serions-nous ?'

C'est vrai ça, pourquoi le seraient-elles ?

Leur fin n'est qu'un nouveau début, leur chute une nouvelle naissance. Comme une jeunesse éternelle, un cycle qui se perpétue sans cesse.

Au printemps prochain, l'arbre aura à nouveau fleuri.

J'aime l'automne, cet hymne à la mort, cet hymne à l'avenir.