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La vie sentimentale d'un monstre
27 juin 2008

La vie passée du monstre

Je ne sais pas comment en parler. Je ne sais pas comment aborder la chose. Je ne sais pas comment faire pour que les choses deviennent naturelles.

Je n'arrive pas à vivre avec mes cicatrices.

Elles me dégoutent. Pas seulement ça, mais les souvenirs de ma lente descente.

 

“Je crois que si je cherche la raison de tout ça, je pourrai la trouver dans deux principales choses : mon père dépressif (entre autres) et mon obsession pour les régimes. Je partirai de la deuxième hypothèse même si je suppose que le mal être remonte à plus longtemps.
 Lorsque j’étais en primaire, je me suis liée d’amitié avec une fille extrêmement mince et belle. Elle avait tout ce que je voulais. Mais elle faisait un régime, elle était « trop grosse ». Quand on a huit ans, on ne juge pas forcément les choses correctement. J’ai commencé moi aussi, mon premier régime : ne manger plus que des légumes crus. J’étais grosse, terriblement grosse par rapport à cette fille. Mon régime n’a forcément pas tenu le coup et j’ai alors découvert la frustration de ne pas manger. Pour la première fois peut-être je me suis sentie nulle, incapable, laide. J’ai perdu cette amie de vue en entrant au collège, mais pas mes nouveaux complexes. J’ai enchaîné les régimes draconiens et les frustrations. J’ai accumulé du stress et ai commencé à avoir des troubles avec la nourriture. C’était dès lors devenu une obsession. J’ai pris beaucoup de poids. Je me sentais tellement laide, tellement grosse que je n’avais qu’envie de me cacher. Quand je rentrais les soirs, j’étais déprimée, « sale ». Je mangeais systématiquement jusqu’à en avoir mal. Sans faim. J’ingurgitais des aliments dégueulasses pour oublier. C’est comparable à l’alcoolisme, oui. Je me haïssais.
 Mes soirées ? Je les passais à me lamenter dans ma chambre, dans le noir, avec de la musique à fond. J’étais une incapable, une moins que rien. J’ai commencé en cinquième à avoir des idées noires. Je suis devenue vraiment grosse. C’était un vrai cercle vicieux : plus je mangeais, plus je grossissais ; plus je grossissais, plus je me haïssais ; plus je me haïssais, plus je mangeais. Une spirale sans fin.
 Je m’énervais pour un rien, et lorsque je piquais une crise de colère, c’était contre moi qu’elle finissait. J’avais envie de me détruire. J’ai commencé par de simples griffures, frustrantes.
 Je suis entrée au lycée, et rien ne s’est réellement arrangé. J’alternais toujours ces périodes « régime draconien » où tout allait pour le mieux avec ces passages boulimiques, où je devenais une loque de haine. Ma maman est tombée malade à ce moment-là et je me suis retrouvée très seule. Tout le temps seule. C’était... de pire en pire. Je me sentais de plus en plus mal, délaissée, invisible, nulle. J’ai commencé à me faire vomir. Je mangeais et mangeais et... je culpabilisais. J’ai aussi commencé à « manier » le cutter. Je n’en suis pas fière. Je continuais de grossir avec mes régimes stupides. Les idées noires apparaissaient de plus en plus souvent. Il n’y avait que les cours pour me les faire oublier un temps.
 Ma maman est décédée. Et moi, j’ai découvert les lames de rasoir. J’en gardais toujours une avec moi, c’était.... plus rassurant. A l’époque, j’ « aimais » faire ça. Ca me soulageait énormément, je me sentais « puissante », un peu comme si je maitrisais mon corps. Je me sentais... calme. Toutes les pensées qui m’oppressaient disparaissaient instantanément lorsque le froid de la lame rencontrait ma peau. Comme si tout n’avait plus aucune importance. J’étais vivante. Bien sur, comme tout le monde, je crains la douleur, je déteste ça. Mais là... c’était différent. Je ne le faisais pas tout le temps. C’était par période. Il pouvait se passer quelques mois sans rien et puis, soudainement, je recommençais tous les jours. A chaque fois que j’arrêtais un peu, j’avais l’impression d’en être sortie... jusqu’à que je retombe. A l’approche d’examens, j’ai commencé à paniquer, plus que d’habitude. J’avais peur, je me sentais vide et inutile. Je crois que c’est pour ça que j’ai pris des cachets. Je n’avais pas envie de mourir. J’avais juste envie de disparaître. D’arrêter de penser, d’arrêter de souffrir. C’est ce qu’on appelle une ts. La semaine qui a suivi a été la plus difficile. Il a d’abord fallu affronter les regards déçus des gens qui ne vous ont jamais vue que comme « la fille ronde et souriante » et faire face à la vie, à nouveau. L’envie de recommencer était... énorme. Elle n’a jamais vraiment disparu. Encore parfois, elle revient à la surface, me rappelant que je ne suis qu’une fille un peu dépressive, au fond. J’ai arrêté l’auto-mutilation et toutes les autres choses qui me détruisaient il y a un an. Je crois qu’aujourd’hui je peux affirmer sans crainte que c’est fini.
 C’est fini. ”

alone

Je ne veux plus souffrir, je ne veux plus me détruire.

Je ne veux plus me sentir vide.

Mais comment arriver à s'aimer à nouveau quand les autres n'acceptent pas nos erreurs passées ?
Je déteste le regard des autres, plein de dégout. Je déteste la peur et l'incompréhension qui se mêlent dans leurs yeux. Je ne suis pas anormale. J'ai des secrets, j'ai commis des erreurs. Je suis un être humain.

J'essaie de trouver la réponse sur des sites, des forums. J'essaie de trouver des gens comme moi qui me comprendront. Parce que j'ai terriblement peur.

J'ai terriblement peur.

thscream

Tout était plus simple lorsqu'il suffisait de les cacher.

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